A Elisabeth.
Etoiles, sereines, mais déjà vagabondes,
Vous qui de nos nuits semblez si fécondes,
Et que la fin des temps vierge de nos passions
Berce de marbre jusqu’à l’horizon,
Etoiles je vous prie d’entendre mon appel :
Vous savez comme moi Son amour éternel,
Sa grâce, Son pardon, qu’illuminent le ciel
De feux plus brillants que les vôtres réunis ;
Las, je sens malgré moi la foi qui se défie
Et m’échappe et me ronge,
Diffuse telle un songe…
J’ai renié ma croix. Suis-je si détestable
Pour avoir préféré à un morceau de bois
Les parfums enivrants d’une fille de joie,
Au saule et au bouleau l’écorce de l’érable,
A l’autel, au tombeau, la chaleur du péché ?
Je voudrais me haïr et dans le repentir
Expier mon désir,
Mais j’ai vu trop d’amour dans les flots du Léthé…
Etoiles, sereines, mais déjà si fécondes,
Vous que la nuit n’effraie ni ne maudit,
J’ai voulu vous décrire l’ivresse du monde
Pour que vous la chantiez encore à l’infini
Quand le Styx charriera mon âme vagabonde.
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myel