C'était bien, le joueb. C'était formidable de se savoir lu par quelques-uns.
Maintenant j'ai envie d'autre chose.
Je voulais remercier celui ou celle qui passerait encore ici par hasard, et puis je supprimerai cette page, dans quelques jours.
Samuel.
"Au commencement était le Verbe." Voilà qui est envoyé. Cette déclaration presque religieuse, profondément ancrée dans les mythologies et finalement dans nos consciences, que veut-elle vraiment dire ?
"Au commencement était le Verbe." Le commencement : terme assez explicite, non ? Il n'y avait donc rien avant. Mais Dieu, dans cette histoire, qu'en faisons-nous ? Dieu, en ce qu'il est nécessairement ce qui existe avant toute autre chose, n'est autre que le Verbe. Pourtant, qu'est-ce qu'un verbe (même avec un V majuscule) seul, isolé ? Qu'est-ce qu'un verbe sans poète, chanteur, troubadour, bref, sans sculpteur de phrase, sans langage ? Juste une absurdité. Donc, le verbe n'est rien sans un maître. Dieu n'est rien sans un maître. Qu'est-ce que ce blasphème signifie, à votre avis ?
Mon Dieu n'est ni le Verbe, ni moi-même ; mais il est dans le rapport que j'ai aux mots. Dans la création. Le chemin vers Dieu, c'est la pointe du stylo qui court sur le papier, l'encre bleue que je dirige patiemment, les ratures et les retours en arrière, la sensation étrange d'avoir trouvé l'unique combinaison possible de mots pour exprimer mon idée, ma vision. Dieu est dans l'essence des mots et dans ma quête de l'harmonie. Je suis Dieu quand j'écris.
Voyez, je suis à la recherche de ce pouvoir qu'ont eu certains poètes et certains écrivains, celui qui est l'aboutissement même de la création : je voudrais vous toucher avec mes mots, transformer peut-être vos pensées et vous ouvrir d'autres horizons, ceux que j'ai entrevu en rêve. Mon esprit est un torrent qui ne peut remonter à sa source, et pourtant si son cours est assez brillant et clair, peut-être voudrez-vous marcher, longtemps, le long des eaux tumultueuses, afin de la retrouver : je veux vous faire découvrir la source que vous ne soupçonnez pas, que je ne peux pas comprendre moi-même mais que je ressens infiniment parce qu'elle est mon origine et ma raison d'être.
La création, c'est l'appel de la feuille blanche :
La feuille blanche attend
Attend mes mots d’amour
S’étonne juste un temps
Et puis chante à son tour
Chante l’été et ses promesses
Le flux rêveur le bleu salin
Signe les quais de douce ivresse
Prend le poète par la main
La feuille blanche avant
N’était qu’une étincelle
Fissure de feu lent
Aux larmes de pucelle
Alors l’amant sèche les larmes
D’un geste lent d’un cri de vie
L’amant-poète vend son âme
Pour un détour au Paradis.
La suite de mes amours au prochain épisode...
dyangel.