Aujourd'hui, le vent s'est calmé. Le ciel est d'un bleu presque pur, comme lavé de ses impuretés par un océan frais. Le fond de l'air est doux... On a envie de prendre chaque inspiration comme si c'était la dernière. Je regarde la campagne qui s'éveille, au loin, et je me dis que c'est peut-être justement mon dernier matin. Et si je mourrais tout à l'heure ?
Mon coeur pourrait s'arrêter après une ultime pulsation fatiguée, un fou m'attaquer et me blesser mortellement, une bombe sauter et détruire toute la Terre...
Un souffle léger fait frémir les feuilles des arbres autour de moi. Soudain, j'ai envie de chanter. Doucement d'abord, je commence à fredonner une simple mélodie. Ma voix n'est qu'un murmure qui se perd dans la caresse du vent et petit à petit se transforme ; comme une ondulation calme s'élevant dans l'air cristallin. Je me sens libre et chante un peu plus fort. Quelques oiseaux joyeux m'accompagnent de leurs gais pépiements, on entend même la cloche d'une église retentir dans le lointain. Je ne pense plus qu'à ma voix qui tremble et vibre à mesure qu'elle s'élève, faisant corps avec la nature discrète au lieu de la troubler. J'ai le sentiment de ressentir les sensations du monde tout entier : à cet instant précis je pourrais m'allonger à même le sol et fermer les yeux, tranquille.
Si je mourrais tout à l'heure... mon âme me souffle que cette pensée n'a plus de sens. Ma vie n'est pas plus dans le passé que dans le futur. Elle est toute entière dans ce moment, le moment. Alors j'oublie que bientôt je ne serai plus et je chante encore un peu dans le matin qui se lève patiemment. Je sais maintenant que vivre, c'est uniquement respirer cet air pur et chanter un peu plus longtemps. Je sais maintenant que je veux vivre.
dyangel.
Texte écrit ce matin au fil des mots, en écoutant l'album de Muse, Absolution.
Les réactions :
Re: waw
Merci de me souffler quelques rêves à l'oreille.
Bonnes vacances, toi...
Soyons fous
"Escaladons l'ivresse" dit une chanson d'un ami, soyons fous, oublions la jungle inextricablement emmêlée de la vie en inventant son bonheur intouchable et artificiel mais libérateur. Pour les rêves, n'oublie pas que nous sommes muse et musicien pour parfaits accords, tu joues, j'en joues et je te donne envie de jouer...et ta sensibilité artistique me fournit cette bulle nuageuse dont j'ai besoin. C'est étrange, j'ai peur qu'une perfection d'amitié pareille sur le net soit encore possible confrontée à la vie réelle mais je profite totalement de ses effets si agréables et peut-être fictifs, tant que possible.
Tu vas vraiment me manquer pendant ces vacances, je t'enverrais une carte postale, voire même une ou des longues lettres pour occuper tes soirées ^_^
Très gros bisous dyangel, n'oublie pas de rêver, même en mon absence !
Mellow...
Respire
J'aime bien cette respiration légère après les textes tristes précédents, un petit souffle d'air frais pour reprendre haleine... et nous faire partager ton monde ici et maintenant :-)
Vol d'admirateurs
En tout cas, continuez de venir nombreux sur le joueb de dyangel, il a encore beaucoup de belles choses à vous faire partager !
Bisous
Mellow (qui part en vacances, tu vas beaucoup me manquer Samuel :(
Re: Vol d'admirateurs
bonnes vacances Mellow, je viens déjà te lire mais il est vrai que je n'ai pas encore laissé trace de mon passage, à bientôt alors ;-)
Re: Respire
Re: Re: Respire
Heureusement Dyangel, j'en serai fort désolé autrement...Tu as remarqué la pierre près de ton coin de feu? Je l'ai amenée là pour marquer mon territoire en attendant de lire ta prochaine histoire... ;-)
Un sourire
Nympha la fascinée, qui va faire un détour ici plus souvent
***
(il n'est pas de ma composition...)
Je chante pour passer le temps
Petit qu'il me reste de vivre
Comme on dessine sur le givre
Comme on se fait le coeur content
A lancer cailloux sur l'étang
Je chante pour passer le temps
J'ai vécu le jour des merveilles
Vous et moi souvenez-vous-en
Et j'ai franchi le mur des ans
Des miracles plein les oreilles
Notre univers n'est plus pareil
J'ai vécu le jour des merveilles
Allons que ces doigts se dénouent
Comme le front d'avec la gloire
Nos yeux furent premiers à voir
Les nuages plus bas que nous
Et l'alouette à nos genoux
Allons que ces doigts se dénouent
Nous avons fait des clairs de lune
Pour nos palais et nos statues
Qu'importe à présent qu'on nous tue
Les nuits tomberont une à une
La Chine s'est mise en Commune
Nous avons fait des clairs de lune
Et j'en dirais et j'en dirais
Tant fut cette vie aventure
Où l'homme a pris grandeur nature
Sa voix par-dessus les forêts
Les monts les mers et les secrets
Et j'en dirais et j'en dirais
Oui pour passer le temps je chante
Au violon s'use l'archet
La pierre au jeu des ricochets
Et que mon amour est touchante
Près de moi dans l'ombre penchante
Oui pour passer le temps je chante
Je passe le temps en chantant
Je chante pour passer le temps
Louis Aragon
Ah Aragon...
C'est je crois le seul rêve à notre portée, écrire, et rêver, et faire rêver...
Vous tous, continuez, la musique de l'âme a transporté, les poètes ne sont pas morts, montrez au monde que les mots n'ont jamais tort.
Atrania.
Re: Un sourire
L'amour est aussi une formidable source d'inspiration, tu sais... I can't wait to talk to you again :)
dyangel
mellow
waw
Plein de bisous
Mellow