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Dimanche (31/07/05)
Pour finir

  C'était bien, le joueb. C'était formidable de se savoir lu par quelques-uns.

  Maintenant j'ai envie d'autre chose.

  Je voulais remercier celui ou celle qui passerait encore ici par hasard, et puis je supprimerai cette page, dans quelques jours.

  Samuel.

Déposé par dyangel, à 22:47 dans la rubrique Au commencement.
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Samedi (02/07/05)
Parole vraie
Parole vraie.

                                                          A mon père.

Un corbeau blanc soupire au creux d’un courant d’air

Un berceau vide hésite entre  l’ombre et le vide

Un vieil homme inconnu s’éteint dans l’illusion

D’une parole vraie qui dit se souvenir

Et l’été se défile et commence à partir

« Nous étions disait-il plus qu’un peu de poussière »

Nous étions seuls pourtant même tous réunis

Nous étions la mesure d’un temps corrompu 

Le jeu de dés pourrit sur un faux coin de table

Les lilas du jardin ont grandi en silence

Lorsque l’heure est venue de se quitter déjà

On a honte on regrette sans y croire encore

La radio s’égosille au croisement des routes

Elle appelle c’est vrai au voyage des cœurs

Comme ce livre noir appelle la ferveur

Dieu s’effrite sans rire il ne sait plus le faire

La rouille nous reste

Comme un appel comme une autoroute

A13 à treize ans tourments d’adolescence – on file à 100 à l’heure

C’est un père qu’on aime

Il dirait que bientôt on croirait à nouveau Il dirait qu’il y fait toujours beau Il dirait

Mais l’on n’écoute bien qu’un reflet de soi-même

Mais l’on n’écoute bien qu’un reflet de soi-même


 

Déposé par dyangel, à 16:37 dans la rubrique Vers.
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Vendredi (13/05/05)
Pour un adieu.

Moi, j’aurais bien voulu

Voir plus de paysages,

Aimer une imprévue

Comme on aime un orage,

Et donner une main

Comme on tue les oiseaux :

Pour ça, pourquoi, pour rien. 

Moi, j’aurais bien voulu

Voler d’autres voyages

Vers une irrésolue,

Comme on largue le large,

Et rendre mon destin

Comme on courbe le dos :

Pour ça, pour toi, pour rien.

Moi, j’aurais bien voulu

Me faire un peu plus sage

Au creux de tes yeux nus

Comme on frôle une image,

Et boire un peu de vin

Comme on boirait de l’eau :

Pour ça, pour moi, pour rien

- pour un presque défaut.

Moi, j’aurais bien voulu

Pour un dernier hommage

Te faire rire aux nues

Comme on baise un visage

Avant le grand chemin,

Avant mon dernier mot.

 

Déposé par dyangel, à 21:19 dans la rubrique Vers.
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Samedi (07/05/05)
La petite maison loin de Philadelphie.
--> Sorte d'improvisation, d'expérience formelle, à revoir et à suivre ?


  Après cela, je me sentais mal à l’aise. Pas particulièrement gêné mais sensiblement troublé. Par-dessus l’épaule de mon hôte, le petit écran de la fenêtre attirait mon regard comme quelque papillon de nuit kamikaze.Vous reprendrez un biscuit Monsieur et puis ma femme   Là-bas le soir tardait. ne devrait plus tarder   Sa femme, c’était donc elle. Cette silhouette entrevue, découpée dans la lumière d’un jour à l’agonie.     Allez-y au contraire ils sont là pour ça    Vous venez donc de  Je savais qu’elle entrerait d’un instant à l’autre. Philadelphie  Dieu, qu’allais-je lui dire ? « Bonsoir, Madame Patters, enchanté » ?    C’est une belle ville Oh oui, je viens de Philadelphie, mais pas des quartiers que tu connais, mon ami. Philadelphie m’étouffe. Philadelphie me tue. Ce pas sur le gravier… ma foi je me souviens    C’est-à-dire que  Elle est là, proche. Devinera-t-elle ?  cela me rappelle ma jeunesse  Jeunesse…quel âge peut-il porter sur ses épaules, ce petit homme sûr de lui ? Quel âge aura-t-elle, cette forme imprévue, ce désir ?    Oh des souvenirs sans importance Monsieur mais dites-moi voit-on toujours la mer du Plaza  Elle est à la porte, elle cherche sa clef. On ne voit plus la mer du Plaza, on a plombé l’horizon, on perd la raison. Je pourrais entendre son souffle s’il se taisait seulement…    Oui c’est un scandale vous savez mon père avait son bureau  La porte. La porte s’ouvre doucement. Je vais défaillir.  là-bas s’il voyait ce qu’ils en ont fait Oh mais voyez qui arrive.  Il s’est tu, elle entre. Avec elle, les derniers accords du jour, sa lumière finissante, son parfum de lilas, sa poussière en suspension, son courant d’air. Sa légèreté qui n’en finit pas de m’assommer. Monsieur    Ma femme    Claire je te présente Monsieur Henlop  David Henlop, Madame Patters, enchanté. Je me détestais, je détestais mon sourire qui ne trahissait pas le moindre émoi, je détestais mon port droit d’aristocrate, je détestais ma poignée de main franche, je détestais toute mon éducation, toute ma vie, toute ma conscience  Assieds-toi avec nous ma chérie   qui m’empêchaient de lui dire mon amour pour sa silhouette à contre-jour par la fenêtre, je détestais Monsieur Patters. J’aurais voulu la détester, elle, pour sa fausseté convenue. Pour son ton mondain lorsqu’elle disait combien elle aimait cette maison de campagne mais qu’on s’y sentait parfois bien seul. Pour sa jolie coiffure et son collier d’or fin.

J’espère que vous vous plairez ch Trop tard, Monsieur Patters. ez  nous On avait épinglé le papillon dans la vitrine.



 

Déposé par dyangel, à 19:06 dans la rubrique Prose.
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Vendredi (06/05/05)
Le printemps.


Le lilas bleu,
la lumière.
Tous ces instants
éphémères.

Quelques vers
gravés sur une tombe,
le silence,
et nos petites morts.

Une croix
dans l'ombre bleue ;
là, des serments
fleuris...

Déposé par dyangel, à 18:52 dans la rubrique Vers.
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Mercredi (04/05/05)
Aquarelle.

  Tu dis que le soir est rouge et tu te tais. Nous marchons en silence puisqu'on entend à peine nos pas sur le tapis de feuilles sèches. Un petit vent froid s'est levé de l'Est et balaye la plaine qui tremble près de nous, secouée de vagues jaunes. Les couleurs de la nuit ne semblent pas venir et tout est si pur ! Le ciel sang, l'herbe gorgée de soleil, les feuilles bleues... nous marchons comme dans une aquarelle.

Les traits du dessin sont simples et courbes, féminins. Plus j'avance et plus je plonge dans cet univers de l'immédiat : au loin, les arbres sont autant de traits noirs ; tes cheveux une cascade sombre ; on ne cherche rien, on n'attend rien, on sait. Il fait clair encore mais une étoile traverse le ciel et l'étoile est un sourire, ton sourire qui m'appelle doucement. Je m'élève jusqu'à toi.

  Là nous faisons l'amour en plein ciel, c'est à dire que nous faisons Soleil nos deux corps et n'existons plus un instant, pour qu'enfin nous sachions combien la nuit est belle en plein jour.
Puis nous continuons à marcher. Tu m'as donné ta main en me demandant de ne jamais la perdre et je serre ce diamant dans ma paume pour le réchauffer. Je sais que je pourrai le tailler pour t'en faire une bague, à force de promesses. Alors, portant notre union à ton cou, sur ta gorge blanche, tu t'en iras sereine.  

- Comprends-moi ; c'est impossible.

  Impossible ? Le mot s'envolait, papillons éparpillés dans l'air cristallin. Il se mit à pleuvoir. Aucun nuage, aucune pluie, rien ne l'indiquait,

  sauf peut-être ces ondes concentriques dans l'eau blanche d'un lac changeant
 
sauf peut-être cette larme sur ta joue pâle.





Déposé par dyangel, à 17:25 dans la rubrique Prose.
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Samedi (30/04/05)
Maudites tropiques.
--> quand la prose retrouve soudain tout mon intérêt...




« C’est un moustique, Jack. »

Comme si je pouvais l’ignorer. J’avais vécu vingt ans sous l’équateur et cet imbécile insistait encore.
« Rien qu’un foutu moustique, oublie ça. »

Parfois les jours sont longs ; celui-ci était interminable. Je regardai ma montre, excédé. Une, deux. La montre était arrêtée, donc le temps n’existait plus. Alors le soleil restait suspendu là-bas, gorgé de tout le sang du monde, frôlant l’horizon… ivre. Pourtant l’autre parlait toujours.

« Ecoute, c’est simple. Deux distiques, des rimes suivies, je sais que tu peux en venir à bout. »

Il se servit encore du rhum. Le goulot de la carafe tremblait contre le tranchant de son verre et je sentais les résonances du cristal, aigues, envahir mes pensées. Arrête ça, tentai-je d’articuler ; mais je restai muet – à quoi bon ?

« Tu as l’air crevé, Jack. Tu sues comme un porc. »
                                                                                  
« Comme un porc, Jack. »

« Jack, regarde-moi bien. »

« Ici, Jack, laisse ce soleil où il est. »
                                                          « Il fait chaud, hein, Jack ? »
                                 
« Regarde-moi, Jack, regarde-moi bien. »
                                                                                                          

« Là, Jack. Tu as l’air crevé. Tu sues comme un porc. »  

Je le regardai. Ses petits yeux me fixaient comme deux rayons pourpres. Il y avait sur ses lèvres une trace de sucre, humide. Une braise luisait entre ses dents jaunies.

Dégoûté, j’écrasai ma cigarette sur la table.

« Tu ne supportes plus le tabac ? » Ironique. Une vague de haine faillit m’emporter dans son rouleau d’écume et je lorgnai vers le pistolet qui faisait comme une tache noire au coin de la table, il suffisait d’un geste. Un geste pour le faire taire enfin.

« C’est ça. Flingue-moi, Jack. »

Il prend une longue gorgée de rhum. A la carafe.

« Flingue-moi. »

Ma main tremblait, l’arme était lourde. La poudre enflammée mordit ma peau lorsque j’appuyai sur la détente.

Pan.

Je te donnerai du Jack
Pan.

Ah c’est un moustique 
Pan.

Le soleil est rouge tu as trop bu
Pan.

J’ t’ai flingué
Clic, clic.

Il avait son compte. Au sol, des bris de glace. Ses yeux ne me fixaient plus. Je regardai la carafe de rhum, sur la table, et me servis un dernier verre.

« Là, Jack. Tu as l’air crevé. Tu sues comme un porc. »

Je froissai alors la feuille à demi-vierge. Ce poème attendrait.

Maudites tropiques.


Déposé par dyangel, à 21:54 dans la rubrique Prose.
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Mardi (26/04/05)
Incipit.
--> une grande fierté personnelle, ce texte, même si cela fait très prétentieux...

  Un autre commencement, c'est tout ce qu'il demandait. Quelque chose d'un peu original, d'un peu touchant - quelque chose de différent. Ca l'obsédait, ce nouveau début. Petite révolution de l'âme sans conséquences, apparemment, apparemment parce qu'après tout nous ne sommes que commencement. Hasards.

  Chaque seconde est un départ. Il en demandait un autre et se débattait avec lui-même pour créer du neuf. Ne vous moquez pas de lui : il essayait vraiment - ce n'est pas facile de se recommencer tout entier, tout d'un coup, tout seul.

  Alors il se fit violence et s'obligea à voir les choses différemment. Il avait lu quelque part qu'on était ce que l'on percevait, ou peut-être l'inverse : il voulait donc se changer de l'extérieur en quelque sorte, vous comprenez ? Il se fit un peu poète en lisant énormément ; et lorsqu'il trouvait une image qui le surprenait, il tentait de la reconnaître empiriquement par une longue observation du monde. Effectivement, il parvint ainsi à se surprendre lui-même - oh, cela n'arriva qu'une ou deux fois, bien faiblement, mais si ténues que furent ses impressions, il sentit qu'il touchait là quelque chose d'essentiel dans sa quête de renaissance   
  Pourtant ce n'était pas suffisant. Alors il se fit un peu rêveur et voulut transformer le monde lui-même pour s'affranchir de ses lectures et se forger un nouveau regard. C'est alors qu'il se heurta à ses premières difficultés, en apparence insurmontables. Il avait en effet tant lu et tant appris qu'il appliquait inconsciemment ses connaissances aux objets de son entourage ; si bien qu'il fit une étude presque encyclopédique du monde en classant chacun des nouveaux éléments dans des catégories préconçues par d'autres. Il ne fut pas longtemps dupe de ses erreurs et, mentalement, posa l'interdiction absolue de ce qu'il appelait "intériorisme sauvage".

  Ce faisant, il donnait pourtant libre cours à un mal encore inconnu, bien plus dommageable et contagieux que tous les intériorismes de la pensée : le vide. Ce que les écrivaillons nomment pompeusement "syndrome de la page blanche" ; disons plus simplement SPB. Le SPB fut à l'origine de nombreuses insomnies, de migraines ravageuses, d'interminables heures d'expectative, bref, le porta au bord de la crise de nerfs. Notre héros semblait bien mal en point et, pour tout dire, il fut sur le point de renoncer à ses exigences novatrices. Il allait décider de s'appeler Charles Télard, 31 ans, fonctionnaire de son état, aux cheveux grisonnants comme ceux d'un Hercule Poirot ; lorsqu'un sursaut de dignité le transperça de part en part : quoi ! lui, si fier, si lettré, si original dans tout ce qu'il entreprenait, lui allait se contenter d'un conformisme rassurant au coeur même de son identité ? Plutôt succomber du SPB !

  C'est de cette sorte d'électrisation que jaillit la réponse à toutes ses interrogations. Son originalité, il l'avait ! Cette quête étrange qui l'occupait depuis de nombreux mois le posait d'ores et déjà comme un explorateur inédit, comme un aventurier, comme un précurseur... Dès lors, disparu le SPB. Disparus les intériorismes sauvages ! Il explosait soudain de nouveauté, enfin il se sentait un autre, un être du devenir ; et déjà il ne songeait plus à regarder vers l'arrière. Afin de concrétiser cette Renaissance, il s'écrivit. Incipit.

  Son nom inscrit là, sur cette page, son nom d'encre noire en caractères penchés, le ravit un instant, un long instant, juste le temps d'un départ...

...et puis...

  

                                  ...il fallut trouver un autre commencement.



Déposé par dyangel, à 19:07 dans la rubrique Prose.
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Lundi (25/04/05)
Coup de théâtre.

I.

  "Difficile à dire."

  Toujours un commencement, une première Vénus du soir et là, sur cette scène obscure, une forme penchée comme la mort sur un enfant malade. On retenait son souffle.

  "Difficile à dire."

  Et tous les soirs les mêmes mots, prononcés doucement, chuchotés sans doute dans l'unique micro dressé au centre de l'estrade, comme une provocation, une injure à la vraisemblance. La même apparition chaque soir, orchestrée sans surprises par quelque metteur en scène médiocre.
  Le décor vain. Les costumes décalés. Le ton faux. Les mouvements biaisés. Le texte lu. Le rythme, froid.

  Petit théâtre de banlieue : tous les soirs, dit la vieille affiche collée sur un mur d'enceinte bigarré - Michel aime Sophie, Dratbetj en force, on vous mens -, tous les soirs entre le 16 et le 30 avril, venez voir Le Naufrage de Cléo monté par M. Dietish ( ou Dietrish ) avec Martin Dali dans le rôle de Cléo et Sarah Beaumont dans le rôle de l'Oracle. Des acteurs talentueux, un scénario tragique pour seulement 10 euros la scéance. C'est jusqu'au 30 avril, à 20 heures, théâtre des Trois Chemins. En fond, on voit Cléo, empereur de terres lointaines, majestueusement drapé dans une toge pourpre.
  Et si l'on marche aujourd'hui dans la rue des Trois Chemins qui fait l'angle du boulevard Beaumarchais, et si l'on passe devant ce mur d'enceinte toujours debout - on vous mens -, on verra peut-être encore l'affiche, jaunie, ternie, écornée sans doute. Le théâtre, lui, est fermé depuis le 1er mai 2005. Un lilas rose fait un peu d'ombre dans le square public et ses fleurs odorantes plantent le décor.

II.

  La pièce est un échec. Une trentaine d'âmes désoeuvrées assistent à la première. Et chaque soir, un peu moins. Cléo est un empereur faible, un pantin. Il est fou parfois sans oser sa folie jusqu'au bout et cela l'use, le tue. Le pouvoir glisse entre ses mains trop grosses comme un filet de sable. Martin Dali est mauvais acteur. Il déclame en posant comme un Hercule et s'enferme dans le vers, maladif, quand son regard trahit toute l'incompréhension qui l'habite. La tension cède au ridicule mais personne n'en rit jamais.  
  Cléo souffre de visions terribles. Assailli pendant son sommeil, il se dresse soudain, simulant la sueur :

  Un feu me dévore qui ne connaît de cesse,
  Hélas, je vois la mort qu'accompagne l'inceste !
 

  C'est pourquoi il fait appel à l'Oracle. Alors elle apparaît au sortir des coulisses, projetée sur l'estrade comme à contre-coeur, trouble, hésitante. Elle fait un pas, se fige, se contorsionne étrangement. Elle fait mine de s'enfuir mais avance encore. Et finalement, en réponse à Cléo qui l'interpelle d'un coin sombre, agenouillé dans la poussière, elle se jette toute entière dans une phrase brève :

  "Difficile à dire."

  Elle est vêtue d'un voile blanc intemporel. Sur la scène mal éclairée elle se tient droite, mal à l'aise. Elle n'a plus rien à dire mais elle doit entendre la longue tirade de Cléo qui se complaît dans son désespoir. On ne regarde qu'elle et la pièce est un chef d'oeuvre. On se souvient des mots, les seuls que l'on retiendra finalement quand tout sera fini, et l'on comprend qu'ils imprègnent le monde comme ils imprègnent la femme. L'Oracle. Un corps maladroit replié sur lui-même, une voix presque tremblante, éplorée, une âme désertée des Dieux. L'Oracle, incarnation de l'ironie du Sort. Et sa moue un peu grasse lorsqu'elle prononce la phrase !

III.

  Le soir de l'ultime représentation, vingt heures. Cléo s'adresse à quelques passants réfugiés: il pleut, dehors, cette pluie sale d'avril.

  Un feu me dévore qui ne connaît de cesse,
  Hélas, je vois la mort qu'accompagne l'inceste !
 

  L'empereur s'agenouille encore une fois, on fait entrer l'Oracle. Sarah s'avance et tremble moins.

  On entend l'averse sur les lucarnes. Il manquait encore une telle musique, ce soir tout est parfait. Un homme, dans la salle, verse une larme. Maintenant il se lève lentement, maintenant il s'avance avec elle, vers elle, on murmure. Il monte sur la scène et lui fait face, comme elle est pâle dans ce voile funèbre et comme ses lèvres sont rouges. Cléo se redresse, interloqué, mais il le tue d'une seule balle. Personne n'en rit, personne ne crie - le silence est pesant.




  Il la regarde, il l'embrasse des yeux, il lève à nouveau son arme et la tue, elle s'écroule. Pourquoi ?

  Difficile à dire.

Déposé par dyangel, à 16:12 dans la rubrique Prose.
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Dimanche (24/04/05)
Révolutions

Il y a la douleur,

Un soleil en chute libre :

La terre tourne, tourne, tourne,

Vertiges…

 

« L’étoile trace mais ne tombe pas. »

 

J’ai mal, je me retourne dans mes draps

Sans trop savoir pourquoi :

 

Il y a la douleur

Et cette crise

De l’apesanteur.

 

« L’étoile trace. »

 

Ca fait comme une larme

Sur la trame

Des astres.


Déposé par dyangel, à 01:14 dans la rubrique Vers.
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